Dans ce deuxième épisode, nous allons expliquer le TDAH, découvrir les idées reçues et expliquer certains concepts scientifiques autour de ce trouble du neurodéveloppement.
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Focus & Moi, le podcast dédié à la concentration, la mémoire, et au TDAH.
Aujourd’hui, nous plongeons au cœur du sujet. Quatre lettres que l’on entend de plus en plus souvent : T-D-A-H. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Et surtout, comment cela se traduit-il au quotidien ? Découvrons cela ensemble.
Alors, que vous soyez directement concerné par le TDAH, que vous soyez parent d’un enfant TDAH, professionnel de santé, ou simplement curieux, cet épisode est pour vous. En effet, nous allons explorer ensemble les principaux symptômes, déconstruire quelques idées reçues, et comprendre les bases de ce trouble souvent perçu comme mystérieux, parfois même controversé.
Alors, installez-vous confortablement, ajustez vos écouteurs, et embarquons ensemble pour mieux comprendre le TDAH, loin des clichés et des préjugés.
Qu’est-ce que le TDAH ?
Commençons par les bases. TDAH, c’est l’acronyme de Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité. C’est un trouble du neurodéveloppement qui affecte principalement la régulation de l’attention, le contrôle des impulsions et, dans certains cas, l’hyperactivité.
Il ne s’agit pas simplement d’un manque de discipline ou d’un défaut d’éducation. Le TDAH est une réalité scientifique, observée et étudiée par les neurosciences depuis des décennies.
Nous venons de poser une définition claire du TDAH. Ce trouble est souvent diagnostiqué dans l’enfance, mais il peut persister à l’âge adulte, même si les symptômes évoluent et se manifestent différemment. Il existe en effet trois grands types de TDAH qui présentent des traits bien spécifiques. Voyons cela de plus près.
- Le type Inattentif
- Les personnes ont du mal à se concentrer sur des tâches longues.
- Elles oublient souvent des détails importants et se laissent facilement distraire.
- Exemple courant : un enfant rêveur en classe qui ne parvient pas à suivre une consigne complète.
- Le type Hyperactif-Impulsif
- Les personnes sont souvent agitées physiquement, parlent beaucoup et ont du mal à attendre leur tour.
- Exemple : Un enfant qui interrompt constamment son professeur ou un adulte qui coupe fréquemment la parole en réunion.
- Le type Mixte
- C’est le plus courant et il combine les symptômes des deux premiers types.
- Exemple : Une personne qui a du mal à terminer une tâche sans s’interrompre pour en commencer une autre, tout en étant constamment agitée.
Ces trois types montrent bien que le TDAH est un trouble complexe, qui ne se réduit pas à une seule facette. Chaque personne atteinte de TDAH est unique. Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, et ils peuvent évoluer au fil du temps. Ce qui fonctionne pour une personne ne fonctionnera pas forcément pour une autre.
Alors, comment se manifestent les symptômes du TDAH au quotidien ? Vous vous doutez bien qu’il n’y a pas une seule façon de les vivre. Chaque personne atteinte de ce trouble est différente, et les symptômes varient d’une personne à l’autre comme nous l’avons vu, mais aussi selon les moments de la vie.
Pour simplifier, on peut regrouper ces symptômes en trois grandes catégories : l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité. Mais au lieu de vous assommer avec une longue liste, je vais vous donner des exemples concrets qui parlent à tout le monde.
Imaginez…
Inattention :
Vous êtes assis à votre bureau, prêt à attaquer une tâche importante. Vous ouvrez votre ordinateur, et une notification apparaît. Vous cliquez, puis une autre, et encore une autre. Une heure passe, et la tâche initiale n’est toujours pas commencée.
Impulsivité :
Imaginez une conversation avec un ami. Vous avez tellement envie de partager une idée que vous finissez par lui couper la parole avant même qu’il ait fini sa phrase.
Hyperactivité :
Et puis, il y a ce besoin irrésistible de bouger. Vous êtes dans une réunion ou un cours, et vos jambes bougent toutes seules sous la table, vos doigts tapotent nerveusement sur votre carnet.
Ces trois exemples montrent bien que le TDAH n’est pas juste une question de « trop d’énergie » ou de « manque de volonté ». C’est un ensemble de manifestations variées qui interfèrent avec la vie quotidienne. Et pour chaque personne, ces symptômes peuvent s’exprimer de manière différente, évoluer avec l’âge, et même varier selon les situations.
L’essentiel, c’est de comprendre qu’il ne s’agit pas d’un choix ou d’un manque d’effort. Ce sont des mécanismes neurologiques qui s’expriment de cette manière.
Vous l’avez compris, le TDAH ne se limite pas à une seule facette. Les symptômes peuvent varier et parfois, ils ne sont même pas perçus par la personne concernée. J’aimerais partager avec vous une petite anecdote personnelle pour illustrer cela.
Mon fils, lorsqu’il était plus jeune, ouvrait plusieurs jeux et ne jouait à rien finalement. Il ne s’en rendait même pas compte. Il a fallu lui faire prendre conscience de ce problème et l’accompagner progressivement comme s’assoir à côté de lui pour éviter qu’il se disperse puis s’éloigner au fur et à mesure. Ceci montre que les personnes n’ont pas forcément conscience de leurs symptômes même adultes et leur faire remarquer peut les aider à avancer dans la prise en charge de leur trouble.
Cette anecdote montre bien à quel point il est important de prendre conscience des symptômes et d’obtenir un diagnostic précis. Mais alors, comment ce diagnostic est-il posé ? Et pourquoi est-il si crucial ? Décryptons cela ensemble.
Un diagnostic précoce et précis est essentiel pour offrir le bon accompagnement. Cela permet d’éviter des années de frustration, de malentendus et, parfois, de souffrance silencieuse. Celui-ci repose sur une évaluation clinique approfondie, qui inclut des entretiens, des questionnaires et parfois des tests neuropsychologiques.
Il est important d’impliquer plusieurs acteurs : les parents, les enseignants, les médecins et, bien sûr, la personne concernée.
Alors, maintenant que nous avons posé les bases, attaquons-nous à quelques idées reçues qui entourent ce trouble.
Démystifions les idées reçues autour du TDAH
Quand on parle du TDAH, il y a beaucoup d’idées préconçues qui circulent. Et certaines d’entre elles font plus de mal que de bien. Ensemble, prenons un moment pour en déconstruire quelques-unes.
Commençons par l’un des mythes les plus courants : « Le TDAH, c’est juste un manque de volonté ». Cette idée est non seulement fausse, mais elle est aussi extrêmement dommageable pour les personnes concernées.
Le TDAH n’est pas une question de paresse ou de manque de discipline. Les études montrent clairement qu’il s’agit d’un trouble neurologique lié à un déséquilibre des neurotransmetteurs, en particulier la dopamine et la noradrénaline. Ces deux substances jouent un rôle essentiel dans la régulation de l’attention, de la motivation et du contrôle des impulsions. Nous verrons dans un prochain épisode comment booster sa dopamine naturellement.
Ce déséquilibre crée des difficultés réelles pour rester concentré, planifier des tâches ou encore résister aux distractions. Ce n’est pas un choix, ce n’est pas une question de volonté, c’est une réalité biologique.
Passons maintenant à une autre idée reçue : « Le TDAH, c’est un problème d’enfant, ça disparaît en grandissant ». Là encore, c’est faux.
Le TDAH est certes souvent diagnostiqué pendant l’enfance, mais il persiste à l’âge adulte dans 55 à 65 % des cas. Les symptômes évoluent et peuvent devenir moins visibles, mais ils continuent d’impacter la vie quotidienne.
Chez les adultes, le TDAH se manifeste souvent par des difficultés à gérer le temps, à respecter les délais, ou encore à organiser efficacement les tâches. Beaucoup de personnes découvrent leur TDAH tardivement, parfois après des années de lutte contre des difficultés inexpliquées.
Et enfin, une autre croyance courante : « Le TDAH, c’est juste une question d’hyperactivité ». Là encore, c’est une vision très réductrice du trouble.
Le TDAH ne se limite pas à l’hyperactivité physique. Certaines personnes atteintes de TDAH ne sont pas du tout hyperactives. Leur esprit, en revanche, est souvent en ébullition permanente. Cela peut se traduire par une tendance à s’éparpiller, des difficultés à maintenir l’attention ou une procrastination excessive.
D’ailleurs, les formes « inattentives » du TDAH sont souvent moins visibles et, par conséquent, moins bien diagnostiquées, surtout chez les filles.
Ces mythes contribuent à la stigmatisation et empêchent parfois la détection du TDAH.
Ces idées reçues persistent pour plusieurs raisons : le manque d’information, les représentations véhiculées par les médias, et parfois même des croyances culturelles profondément ancrées.
Déconstruire celles-ci est essentiel, car elles empêchent non seulement un diagnostic suffisamment tôt, mais aussi un accompagnement adapté. Comprendre le TDAH, c’est déjà faire un grand pas pour mieux accompagner ceux qui en sont atteints.
La science est claire : le TDAH est un trouble neurodéveloppemental réel, avec des bases biologiques et neurologiques solides. Et en parler ouvertement, c’est déjà un pas vers une meilleure compréhension et une meilleure inclusion. Suivez-moi pour cette plongée scientifique.
Les Bases Scientifiques
Pour mieux comprendre le TDAH, tournons-nous maintenant vers la science. Pourquoi parle-t-on de trouble neurodéveloppemental ? Car si les idées reçues persistent, comme nous l’avons vu, la recherche, elle, ne laisse plus de place au doute.
- Le rôle des neurotransmetteurs : Dopamine et Noradrénaline
Dans le cerveau, l’information circule grâce à des substances chimiques appelées neurotransmetteurs. Deux d’entre eux jouent un rôle central dans le TDAH : la dopamine et la noradrénaline.
- Dopamine : Elle est impliquée dans la régulation de l’attention, de l’impulsivité et de la motivation.
- Noradrénaline : Elle maintient l’état de vigilance et d’alerte nécessaire pour réagir efficacement face à une tâche ou une situation inattendue.
Un déséquilibre dans la production ou le transport de ces neurotransmetteurs entraîne les symptômes que l’on observe chez les personnes avec un TDAH.
- Les zones du cerveau impliquées
Les technologies d’imagerie cérébrale ont permis d’observer des différences dans certaines zones du cerveau chez les personnes atteintes de TDAH.
- Le Cortex Préfrontal : Il est moins actif et parfois plus petit chez les personnes avec TDAH. Cette zone est responsable de la planification, du contrôle des impulsions et de l’organisation.
- Le Colliculus Supérieur : Une zone clé pour l’attention et l’orientation visuelle, souvent hyperstimulée chez les personnes avec un TDAH.
Ces anomalies ne sont pas des défauts ou des faiblesses, mais simplement des différences dans la façon dont le cerveau traite et répond aux informations.
- La Génétique : Une Influence Majeure
Le TDAH a également une composante génétique forte. On estime que jusqu’à 25 % des membres de la famille immédiate d’une personne atteinte sont également concernés.
Des études ont identifié certains gènes liés à ce trouble, même si le TDAH reste une condition complexe impliquant plusieurs facteurs biologiques, génétiques et environnementaux.
- Une Réalité Scientifique Incontestable
Au-delà des neurotransmetteurs, des zones du cerveau et de la génétique, ce que la science nous dit aujourd’hui est clair : le TDAH est un trouble réel, mesurable et documenté.
Ce n’est ni une invention, ni une mode, ni une excuse. C’est une différence neurologique qui mérite compréhension, soutien et accompagnement.
Une meilleure compréhension scientifique permet de proposer des solutions adaptées : thérapies comportementales, médication et stratégies du quotidien.
En conclusion
Aujourd’hui, nous venons de parcourir ensemble les bases essentielles pour comprendre le TDAH : sa définition, ses types, ses symptômes, les mythes qui l’entourent, et les mécanismes scientifiques sous-jacents. Ce sont des sujets complexes, mais passionnant, et il y a tant à explorer encore.
Mais ce n’est qu’un début ! Dans les prochains épisodes, nous parlerons de stratégies concrètes pour mieux gérer la concentration, de témoignages inspirants et d’outils pratiques pour faciliter le quotidien.
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Prenez soin de vous, prenez soin de votre attention, et on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Focus & Moi.
À très vite !